Derrière le rideau : la composition et l’extraction du gaz naturel
Depuis des années, on nous martèle que le gaz naturel est une énergie propre. Pourtant, faut bien voir la réalité en face : le gaz naturel, c’est essentiellement du méthane (CH4), un gaz à effet de serre puissant. Même si, à première vue, la combustion du gaz naturel émet moins de CO2 que celle du charbon ou du pétrole, ça reste une combustion de combustible fossile.
Pour extraire le gaz naturel, on a recours à des techniques comme la fracturation hydraulique ou le forage offshore. Ces méthodes possèdent un impact écologique non négligeable. La fracturation hydraulique, par exemple, utilise des millions de litres d’eau – ressources précieuses – mélangées à divers produits chimiques, ce qui risque de contaminer les nappes phréatiques. Ajoutez à cela les fuites de méthane provenant des installations : selon certaines études, entre 1% et 9% du méthane s’échappe dans l’atmosphère durant la production et le transport.
Les véritables impacts environnementaux de l’exploitation gazière
On pourrait croire que le gaz naturel est notre ticket pour ralentir le changement climatique, mais il faut pas se leurrer. Les fuites de méthane, comme on l’a noté plus haut, sont rien de moins qu’un gros problème. Le méthane possède un potentiel de réchauffement global 25 fois supérieur à celui du CO2 sur une période de 100 ans.
Les puits de gaz abandonnés constituent une autre source majeure de pollution. Non correctement fermés, ils peuvent fuir pendant des décennies, voire des siècles. En Pennsylvanie, par exemple, on compte près de 200 000 puits abandonnés avec une estimation de coût de nettoyage de plus de 5 milliards de dollars.
Niveau biodiversité, les opérations de gaz naturel fragmentent les écosystèmes, menaçant la faune locale et perturbant les habitats naturels.
Stratégies de communication et lobbying des géants du gaz
Côté marketing, les entreprises de gaz naturel ne sont pas en reste. Elles vendent l’idée que le gaz naturel est une “énergie de transition”. Cependant, cette appellation fait écran aux réalités industrielles. En coulisses, ces géants de l’énergie dépensent des sommes astronomiques en lobbying pour influencer les politiques publiques à leur avantage. En 2019, par exemple, l’industrie gazière a dépensé environ 120 millions de dollars en lobbying aux États-Unis.
Les campagnes de relations publiques s’emploient à promouvoir des images d’installations gazières propres et de partenariats avec des communautés locales. Des termes comme “bilan carbone réduit” et “développement durable” sont couramment utilisés, mais nécessitent des examens minutieux.
Recommandations
On doit être plus prudents face aux discours trop lénifiants de l’industrie gazière. En tant que consommateurs et citoyens, on devrait :
- Favoriser la transition vers des énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire.
- Soutenir des politiques publiques qui incitent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
- Être vigilants face aux tentatives de greenwashing.
L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) nous rappelle que pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, il est impératif de réduire de manière drastique notre dépendance à toutes les formes de combustibles fossiles, y compris le gaz naturel.